Le gouvernement camerounais examine actuellement une requête formulée par le Comité de régulation de la filière des oléagineux, en vue d’une autorisation d’importation, à des conditions préférentielles, d’une cargaison supplémentaire de 20 000 tonnes d’huile de palme brute et ses dérivés, selon l’Association des raffineurs des oléagineux du Cameroun (Asroc). L’information est de nos confrères d’Investir au Cameroun.
Cette nouvelle cargaison viendra s’ajouter aux 100 000 tonnes d’importations déjà validées pour le compte de l’année 2021, portant ainsi à 120 000 tonnes le volume global d’huile de palme brut et dérivés à importer par le pays au cours de l’année courante (contre 90 000 tonnes en 2020), apprend-on officiellement.
Selon l’Ascroc, qui a organisé une conférence de presse sur le sujet le 10 juin 2021 à Yaoundé, cette augmentation des quantités de matières premières à importer fait suite à un ralentissement de l’approvisionnement du marché local en huiles végétales raffinées. Situation elle-même imputable, apprend-on, à l’insuffisance de la production nationale d’huile de palme brute, alors que les investissements s’accélèrent sans cesse dans la transformation.
En effet, explique l’Asroc, grâce aux avantages prévus par la loi de 2013 (révisée en 2017) portant incitations à l’investissement privé en République du Cameroun, les transformateurs (huiles raffinées, savons de ménage et de toilette, etc.) ont multiplié les investissements dans cette filière, occasionnant une augmentation substantielle de la demande d’huile de palme au Cameroun ces dernières années.
À en croire les estimations des opérateurs de la filière, le Cameroun fait face à un déficit structurel dans la production de l’huile de palme, de l’ordre de 130 000 tonnes chaque année. « Le déficit structurel de 130 000 tonnes dont nous parlons souvent est un déficit nominal, qui est différent du déficit réel. Ce déficit nominal est calculé sur la base de 50% des capacités des entreprises de transformation. Sur la base des capacités réelles des transformateurs, le déficit est effectivement beaucoup plus important », aime souvent à préciser Emmanuel Koulou Ada, le président du Comité de régulation de la filière des oléagineux.
Dans le détail, apprend-on de l’Asroc, la demande nationale d’huile de palme est actuellement estimée à plus d’un million de tonnes. Pourtant, à en croire les pointages du ministère de l’Agriculture, l’offre locale d’huile de palme est passée de 343 000 tonnes en 2014 à 413 000 tonnes en 2018, et était projetée à 450 000 tonnes en 2020. Ces statistiques révèlent toujours un important gap entre les besoins réels des ménages et des transformateurs, d’une part, et la production nationale, d’autre part. D’où le recours régulier aux importations.