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Gabon : Qu’est-ce qui explique la grande valse des directeurs à la tête des administrations centrales ?

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Lors du conseil des ministres ce mardi 26 février, plus d’une dizaine de changements sont intervenus à la tête des administrations centrales. L’ampleur du mouvement est tel que certains évoquent une purge ou un règlement de comptes. En réalité, il s’agit de répondre à une urgence de performance dans un contexte de réforme sans précédent de l’Etat et de reprise économique. Décryptage de La Libreville.

Exigence de résultats oblige, place à la compétence. C’est ainsi que l’on peut analyser la valse des directeurs généraux d’administration centrale opérée lors du conseil des ministres qui a eu lieu ce mardi.

Au total, ce sont près d’une vingtaine de responsables d’administration centrale et de sociétés publiques et parapubliques qui ont été débarqués ou mutés ce mardi à d’autres fonctions plus ou moins prestigieuses.

Parmi les cas les plus notoires figurent ceux d’Ismaël Ondias Souna (Caistab / nommé DG de la Société équatoriale des mines), Sayid Abeloko (Oprag / nommé ambassadeur du Gabon au Togo, Ghana et Bénin), Raymond Okongo (directeur général des Douanes et des droits indirects), Hugues Mbadinga Madiya (direction générale de la Dette / nommé directeur de cabinet du premier ministre), Nina Alida Abouna (ANPI-Gabon / nommée SG du ministère du Tourisme), Sylvain Patrick Enkoro (Agence gabonaise de sécurité alimentaire), Alphonse Oyabi-Gnala (Société gabonaise des Transports, SOGATRA), Liliane Ngari (Conseil Gabonais des chargeurs, CGC), etc.

Si certains y voient une purge ou des sanctions plus ou moins déguisées, cette valse de nominations répond en réalité avant tout à une exigence de résultat au moment où la réforme inédite de l’Etat bat son plein et qu’une reprise vigoureuse de l’économie est attendue. « Il s’agit pour les nouveaux directeurs de se conformer au Plan de relance de l’économie (PRE) et d’obtenir des résultats en adéquation avec les ambitions affichées. Ce qui n’a, pour certains, pas toujours été le cas par le passé », confie une source proche du dossier.

« Il y a une vraie rupture par rapport aux années précédentes »

En off, nombreux sont ceux qui évoquent certaines dérives à laquelle il était temps de mettre fin. A la Caistab, certains se sont interrogés sur la pertinence de l’utilisation des fonds publics. A l’Agasa, ce sont des soupçons de corruption qui ont précipité la chute, semble-t-il, du DG. L’ANPI, elle, se vantait de pouvoir créer une entreprise sous 48 heures alors que la Banque mondiale indique qu’il faut 31 jours pour ce faire. A la Sogatra, des preuves de dilapidation de l’argent public ont été collectées suite à un audit approfondi. A l’Office des ports et rades du Gabon, c’est la confusion entre une logique politique et managériale qui a coûté son poste au directeur.

« Il y a une vraie rupture par rapport aux années précédentes. Ceux qui sont nommés aujourd’hui à la tête des administrations centrales ou des entreprises publiques ou parapubliques sont soumis à une très forte exigence de résultats. La conséquence de cela, c’est que personne, qu’elle qu’il soit, n’est protégé », explique un professeur de droit administratif de l’UOB. « C’est pourquoi parler de chasse aux sorcières, ou même de sanctions par rapport aux événements récents, n’a aucun sens. A titre d’exemple, on note dans la liste des départs un certain nombre de proches de Brice Laccruche Alihanga, le directeur de cabinet du président Ali Bongo Ondimba », fait-il observer.

Les heureux nommés sont donc prévenus. En l’absence de résultats, ils seront traités de la même manière et peut être même avec plus de sévérité.

 

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