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Afrique subsaharienne : environ 6000 jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans sont infectées par le VIH SIDA par semaine

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Selon ONUSIDA, en 2018  37,9 millions de personnes vivaient avec le VIH SIDA  et 1,7 millions de personnes étaient nouvellement infectées. 79% de séropositifs connaissaient leur statut et 61% de ces personnes avaient accès au traitement.

Chaque semaine, environ 6000 jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans sont infectées par le VIH SIDA en Afrique subsaharienne, 4 nouvelles infections sur 5 chez les jeunes âgés de 15 à 19 ans sont des filles.

Le VIH (virus de l’immuno déficience humaine) est un rétrovirus. Deux virus, VIH1 et VIH2 sont à l’origine d’une pathologie affaiblissant le système de défense de l’organisme, évoluant sur plusieurs années et dont le stade ultime est le SIDA (syndrome d’immunodéficience acquise). Le stade SIDA déclaré a une évolution mortelle. La contamination par le VIH SIDA est exclusivement interhumaine, elle peut être sexuelle, sanguine ou de mère à enfant. Le traitement par antirétroviraux permet de freiner l’évolution de la pathologie mais nécessité un contrôle par des examens complémentaires pour s’assurer de la non progression de la charge virale.

VIH SIDA ET TRAITEMENT ANTIRETROVIRAL

Les avancées ont permis de simplifier la trithérapie en un seul comprime pris de préférence après un repas copieux le soir. Six mois après le début du traitement, des examens complémentaires de contrôle des CD4 sont nécessaires pour s’assurer que les patients aient une charge virale non transmissible.

VIH SIDA ET TRAITEMENT ANTIRETROVIRAL

Les objectifs globaux visés de nos jours sont les trois 90:

  • 90% de population dépistée
  • 90% de personnes séropositives sous traitement
  • 90% de personnes traitées avec une charge virale non transmissible

VIH SIDA AU GABON

  • 66000 personnes vivant avec le VIH SIDA • 5000 nouveaux cas de contamination enregistrés chaque année
  • 6 décès par jour liés au VIH SIDA
  • Les jeunes sont de plus en plus exposés

LES FEMMES ET LE VIH SIDA AU GABON

Généralités:

  • Les femmes séropositives sont 2 fois plus nombreuses que les hommes
  • Le taux de prévalence du VIH est 4 fois plus important chez les filles de 15 à 24 ans
  • La proportion des femmes séropositives sous traitement est plus importante que celle des hommes séropositifs

LES FEMMES ET LE VIH SIDA AU GABON

Problématiques:

  • 3 femmes pour 1 homme
  • Relations sexuelles non protégées
  • Relations précoces chez les jeunes filles sans éducation sexuelles
  • Grossesses précoces
  • Pauvreté et relations transgénérationelles
  • Risque accru de transmission mère enfant.

PROBLEMES RENCONTRES PAR LES FEMMES SEROPOSITIVES AU GABON

Les informations ont été collectées au cours d’un entretien avec une centaine de femmes séropositives suivies à l’Hôpital Egypto-Gabonais, le samedi 22 février 2020. L’échantillon n’est certes pas représentatif de toute la population de femmes séropositives, mais ces femmes venaient toutefois de différentes couches sociales et étaient de différentes classes d’âges.

PROBLEMES RENCONTRES PARLES FEMMES SEROPOSITIVES AU GABON PROBLEMES EVOQUES:

  • Stigmatisation en société
  • Problèmes de couple car répudiées souvent à tort par les conjoints
  • Pauvreté et précarité avec des enfants à charge sains et/ou infectés
  • Sentiment de solitude et d’abandon face à la maladie
  • Déséquilibre psychologique

PROBLEMES RENCONTRES PARLES FEMMES SEROPOSITIVES AU GABON PROBLEMES EVOQUES:

  • Manque de centres d’examens et de contrôles
  • Fluctuation du coût des examens complémentaires de contrôle des CD4
  • Mauvaise organisation des services avec une orientation trop systématique au C.H.U.L.
  • Abandon du suivi du traitement avec pour cause la mauvaise gestion des dossiers
  • Pénurie du traitement

PROBLEMES RENCONTRES PARLES FEMMES SEROPOSITIVES AU GABON

Les problèmes évoqués par ces femmes sont considérés comme un frein au suivi régulier de leur prise en charge. Ce qui constitue une entrave à leur autonomisation.

NOS RECOMMANDATIONS

  • Lutte contre la transmission continue de la maladie par la sensibilisation et la matérialisation de l’objectif des trois 90
  • Déstigmatisation sociale de la pathologie • Mise en place des services d’accompagnement psychologique
  • Meilleure prise en charge par la C.N.A.M.G.S. du coût des examens de contrôle des CD4
  • Généralisation des laboratoires de contrôle des CD4 dans les centres de santé • Multiplication des centres de dépistages anonymes et gratuits
  • Collaboration et communication interservices au sein d’un même centre pour éviter le découragement et la disparition des patients contaminés dans la nature
  • Mise à disposition de moyens pour les services sociaux afin de mieux assurer le suivi à domicile de certains patients
  • Régularité dans la distribution du traitement antirétroviral
  • Effectivité par la C.N.A.M.G.S. du fond de soutien des personnes G.E.F.
  • Mise en place de programmes de formations d’activités génératrices de revenus des femmes séropositives sans qualifications
  • Développement des projets de microfinance

EXEMPLE D’UN CENTRE DE SANTE MODELE

Ce modèle est inspiré de l’organisation du service de suivi des patients séropositifs de l’Hôpital Egypto-Gabonais avec en prime des améliorations suggérées pour palier aux lacunes.

  • Existence d’un service social • Existence d’un service de prise en charge psychologique • Existence d’un service de prise en charge des adultes infectés • Existence d’un service de prise en charge pédiatrique des enfants infectés • Existence d’une maternité assurant la prévention de la contamination mère enfant
  • Existence d’un centre de dépistage anonyme et gratuit
  • Existence d’un laboratoire de contrôle des CD4
  • Possibilité pour les patients de s’approvisionner régulièrement en traitement antirétroviral
  • Possibilité pour les patients de consulter leur médecin de façon confondue aux autres patients.
  • Existence d’une antenne C.N.A.M.G.S.
  • Amélioration de la communication interservice dans le respect du secret professionnel.

CONCLUSION

  • Nécessité de la mise en place d’un programme de sensibilisation sur l’étendue du territoire nationale afin de réduire le taux de prévalence de la maladie
  • Nécessité de la mise en place d’actions durables avec le concours de différents acteurs tels que le Ministère de la Santé, la C.N.A.M.G.S., les associations et organismes internationaux
  • Mise en place de dispositions juridiques luttant contre la discrimination au sein de la société et au sein des couples où les femmes sont victimes de répudiations arbitraires
  • Création d’un fond de formation aux activités génératrices de revenus
  • Réduction du taux de mortalité lié au VIH SIDA
  •  Les personnes séropositives ont droit à une vie normale. Les femmes en particulier qui représentent la population la plus vulnérable face à la maladie doivent être accompagnées dans leur choix de rester en vie le plus longtemps possible dans de meilleures conditions.

Rapport réalisé par le Dr Daisy Lekounda

 

 

 

 

 

 

 

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