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Afrique du Sud : éclaircie sur l’économie post-Zuma

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Avec un taux de croissance revu à la hausse par l’agence S&P Global Ratings, les réformes engagées par Cyril Ramaphosa feraient-elles déjà la différence ? Décryptage du Point Afrique.

Les chiffres de l’économie de l’Afrique du Sud, publiés par S&P Global Ratings dans son rapport, qui rehausse sa prévision de croissance pour l’Afrique du Sud », laissent présager d’une nette embellie. De 1 % initialement la prévision est en passe d’atteindre 2 % de croissance en 2018. Un réajustement appliqué également à 2019, puisque de 1,7 % la prévision passe à 2,1 %.

Le retour des investisseurs

Sur les raisons qui ont amené l’institution à revoir ses chiffres, la réponse est claire : « Le changement de leadership du pays et les annonces politiques qui en ont découlé » ont redonné confiance aux investisseurs nationaux et étrangers. Une confiance qui a renforcé le rand, fait baisser l’inflation et les rendements obligataires, et qui a également permis à la banque centrale d’assouplir sa politique monétaire. Des conclusions que confirme Tatiana Lysenko, économiste chez S&P : « La reprise de confiance des investisseurs associée à la baisse des coûts de financement devrait soutenir les entreprises. De même, l’augmentation des revenus réels, engendrée par une inflation plus faible, est de bon augure pour la consommation des ménages, explique-t-elle. Tout cela devrait compenser tout frein à la croissance, malgré les restrictions budgétaires annoncées. » La reprise économique mondiale stimule également l’économie sud-africaine, notamment grâce à l’intensification de la demande sur les produits de bases et les produits manufacturés.

Des contraintes structurelles

Un rapport très positif donc pour l’économie sud-africaine. Mais si S&P loue la volonté de changement promis par Cyril Ramaphosa, elle appelle aussi les autorités à entreprendre des réformes structurelles, et vite. Résoudre les difficultés qui impactent le marché du travail, mais aussi les produits eux-mêmes – dans les entreprises privées comme publiques –, et remédier à la pénurie de compétences sont autant de défis auxquels devra s’atteler le gouvernement.

Le rapport souligne par ailleurs que la croissance du PIB, ramenée à 0,5 % par habitant, est insuffisante pour réduire le taux de chômage très élevé du pays (27,7 % au premier trimestre 2017, selon le Bureau national des statistiques). Des menaces pointées par le rapport, mais qui, néanmoins, ne pèsent pas drastiquement sur l’image que le pays renvoie aux économistes. « Nous ne considérons plus l’Afrique du Sud comme l’un des “cinq fragiles”, ces marchés émergents les plus vulnérables à la normalisation des conditions monétaires, au sein des économies développées », soutient Tatiana Lysenko.

Une bonne note pour l’Afrique du Sud

Des conclusions optimistes, partagées par Moody’s, l’autre agence de notation américaine. Celle-ci a en effet confirmé, dans un communiqué rendu public le 24 mars, la note « Baa3 » pour le pays dans la catégorie dite « d’investissement », soit un cran au-dessus de la catégorie spéculative dans laquelle il était inscrit sous Jacob Zuma. Des politiques « plus transparentes et prévisibles », couplées au « rétablissement des institutions du pays », permettront une « reprise progressive de l’économie et une stabilisation de sa situation fiscale ». Des ondes positives pour Cyril Ramaphosa, qui a fait de la relance de l’économie une des priorités de son passage à la tête de la nation arc-en-ciel.

 

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