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Réponse de l’honorable Justine Judith Lekogo à la ligne éditoriale de MR PETIT LAMBERT

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« La société civile, un acteur toujours essentiel hors de l’hémicycle. »

Votre éditorial souligne, à juste titre, la nécessité pour la société civile gabonaise de se réinventer après les élections politiques.

Cependant, il importe de vous rappeler que la société civile n’a pas besoin de siéger à l’Assemblée nationale pour continuer à défendre les causes des Gabonais et participer à la construction démocratique du pays.

Si, à certains moments de notre histoire récente, notamment durant la pandémie de la Covid-19 ou encore lors des élections législatives de 2023, des acteurs de la société civile ont choisi de s’engager dans la compétition électorale, c’était avant tout un acte de résistance civique. Cet engagement traduisait la volonté de certains leaders, tels que Geoffroy Foumboula Libeka ou Justine Judith Lekogo du Copil citoyens de porter la voix du peuple dans un contexte où l’Assemblée nationale semblait avoir perdu son indépendance.

À cette époque, la société civile constatait avec inquiétude que le Parlement, largement dominé par les élus du Parti Démocratique Gabonais (PDG), ne jouait plus son rôle de contre-pouvoir. Sur près de 100 % des députés, plus de 98 % appartenaient à la majorité présidentielle, ce qui rendait impossible tout véritable débat démocratique. Le pouvoir législatif, censé représenter le peuple, se trouvait ainsi réduit à entériner les décisions du parti au pouvoir.
Ce déséquilibre institutionnel s’est traduit par plusieurs dérives : votes orientés, violations de la Constitution, atteintes aux droits humains et même inertie du Parlement face à certaines pratiques gouvernementales. L’exemple de la loi sur la dépénalisation de l’homosexualité, qui avait conduit à des sanctions internes contre des députés de la majorité ayant exprimé une position divergente, illustre bien ce climat d’assujettissement politique.

C’est dans ce contexte que la société civile avait estimé nécessaire d’investir le champ politique, non pas pour devenir un parti, mais pour redonner au Parlement son rôle de tribune du peuple. L’objectif était clair : susciter une prise de conscience citoyenne, inciter les Gabonais à s’intéresser à la chose publique, et, surtout, déboulonner une Assemblée nationale monocolore, soumise aux logiques partisanes.
Cette initiative ne doit donc pas être lue comme une dérive politicienne, mais comme une stratégie patriotique visant à restaurer l’équilibre des pouvoirs et la transparence dans la gouvernance publique.

Aujourd’hui, avec le nouveau régime présidentiel et la transition démocratique ouverte après le coup de libération, la donne a changé. Le président Brice Clotaire Oligui Nguema œuvre à la refondation des institutions et à la restauration de la confiance entre le peuple et ses dirigeants. Dans ce contexte, la société civile conserve un rôle crucial — non pas à travers les urnes, mais en accompagnant l’État, en orientant les politiques publiques, et en exerçant une veille citoyenne permanente sur la gestion des affaires publiques.

Car, en définitive, la force de la société civile réside dans son indépendance morale, dans sa capacité à défendre les intérêts du peuple sans calcul partisan. Être un acteur de la société civile, ce n’est pas simplement militer en dehors des partis politiques, c’est avant tout incarner la probité, le patriotisme et la conviction de servir la Nation, plutôt que de se servir d’elle.

Même si certains acteurs issus de la société civile ont aujourd’hui rejoint des partis politiques ou occupent des fonctions institutionnelles, l’essentiel est qu’ils demeurent fidèles à leurs convictions et à leur engagement initial envers le peuple gabonais. Car la démocratie véritable ne se limite pas à la représentation parlementaire : elle se vit aussi à travers l’action citoyenne, la formation civique, la dénonciation des injustices et la proposition de solutions concrètes pour l’intérêt général.

Ainsi, loin d’être affaiblie par son absence à l’Assemblée nationale, la société civile gabonaise reste plus que jamais un pilier essentiel de notre démocratie en reconstruction.

JUSTINE JUDITH LEKOGO TV

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