Libreville, le 30 avril 2025 ( Courrier des Journalistes)– Une conférence de presse conjointe s’est tenue ce jour à Libreville, scellant une avancée majeure dans les relations entre le Gouvernement gabonais, la BEAC et les compagnies pétrolières. Portée par une volonté politique forte, cette initiative marque une nouvelle ère de gestion responsable des ressources pétrolières à travers la réforme du Fonds RES, destiné à la remise en état des sites d’exploitation.
Le Vice-Premier ministre en charge de la planification, Alexandre Barro Chambrier, a ouvert les échanges en soulignant l’importance stratégique de cette réforme, fruit d’une volonté présidentielle de renforcer la transparence budgétaire et la gouvernance économique. Il a salué la convergence entre impératifs économiques et environnementaux, tout en rappelant que cette démarche répond aux attentes des institutions régionales, notamment la CEMAC, en matière de discipline financière et de durabilité.
Prenant le relais, le ministre de l’Économie Mark Doumba a détaillé les enjeux techniques du mécanisme. Il a insisté sur l’importance du rapatriement et de la co-gestion des fonds destinés à la réhabilitation environnementale, souvent provisionnés sur plusieurs décennies sans réel contrôle des États. Après plusieurs années de négociations, seuls des désaccords résiduels subsistent, dont un dernier, particulièrement complexe : la question de l’immunité juridique de la BEAC.
Le Gouverneur de la BEAC, Yvon Sana Bangui, a confirmé que cet unique point de blocage reste non négociable. Il a fermement défendu la nécessité de préserver l’immunité de la Banque centrale, gage de stabilité monétaire et de sécurité financière pour toute la sous-région. Ce principe, a-t-il précisé, ne peut être compromis sans mettre en péril l’architecture économique de la CEMAC.
Malgré ce dernier obstacle, les trois parties ont exprimé un optimisme prudent et une volonté commune d’aboutir. Ce dialogue, ancré dans un esprit de partenariat et de responsabilité, constitue une avancée significative vers une exploitation pétrolière plus équitable, plus transparente et plus respectueuse de l’environnement. Une page se tourne dans la gestion des ressources naturelles en Afrique centrale.