Une controverse majeure ébranle actuellement la sphère politique gabonaise, à la suite de la publication au Journal Officiel de la version modifiée de la loi relative aux partis politiques.
La députée de la transition, Justine Lekogo, s’est vivement inquiétée, ce lundi, de ce qu’elle considère comme une « violation manifeste du processus législatif », soulevant des interrogations sur l’intégrité de la chaîne de transmission des lois.
Une disposition essentielle supprimée
Au cœur de la polémique se trouve l’article 72 nouveau de la loi, qui, dans sa version adoptée en séance plénière par l’Assemblée nationale, imposait aux partis politiques de justifier d’un minimum de 10 000 adhérents, chacun identifié par un Numéro d’Identification Personnelle (NIP). Or, cette disposition clé ne figure pas dans la version promulguée et publiée au Journal Officiel.
Selon Mme Lekogo, aucune révision ou rectification du texte n’a été débattue ni validée en plénière, ce qui laisse penser à une modification unilatérale du contenu, en dehors du cadre législatif établi.
Dans une déclaration rendue publique via les réseaux sociaux, la députée de la transition met directement en cause le Secrétariat général du gouvernement, qu’elle soupçonne d’avoir transmis au Président de la République une version non conforme du texte. Elle dénonce une « falsification » du document et y voit une atteinte à la souveraineté de l’Assemblée nationale.
Pour Justine Lekogo, cette situation représente « une altération grave de la volonté du législateur » et appelle à une enquête indépendante et transparente afin d’établir les responsabilités. Elle demande par ailleurs la publication immédiate de la version fidèle au vote parlementaire ainsi que des sanctions à l’encontre des auteurs présumés de cette dérive.
Au-delà du cas spécifique de l’article 72, cette affaire soulève de sérieuses préoccupations quant au respect du processus législatif au Gabon. Mme Lekogo insiste sur le fait que « le respect rigoureux de la procédure parlementaire est une condition essentielle de l’État de droit », garantissant l’équilibre entre les pouvoirs exécutif et législatif.
La sortie de Mme Lekogo suscite des réactions contrastées au sein de l’opinion publique. Tandis que certains saluent son engagement en faveur de la transparence et de la légalité, d’autres y voient une tentative de politisation d’un incident administratif.
À ce stade, aucune réaction officielle n’a été émise par les institutions concernées, notamment l’Assemblée nationale, le Secrétariat général du gouvernement, ni la Présidence de la République.
Si les faits dénoncés sont confirmés, cette affaire pourrait avoir des conséquences juridiques et politiques importantes, remettant en cause la validité de la loi promulguée et affectant la confiance entre les institutions de la République.