Cette idée s’inscrit dans le cadre de la transformation du Gabon et notamment de son entrée sous l’ère de la 5ème République afin d’adopter les bonnes pratiques comme cela est vu et vécu sous d’autres cieux. L’objectif est de marquer l’identité du Gabon et créer un pont entre le passé, le présent et le futur.
Cette initiative présenterait plusieurs avantages significatifs pour le Gabon :
I. AVANTAGES CULTURELS ET SOCIAUX
A. Préservation du patrimoine historique
Le musée constituerait un conservatoire de l’histoire gabonaise, depuis les premiers peuplements jusqu’aux luttes pour l’indépendance, préservant la mémoire des grands événements et personnages qui ont façonné la nation.
B. Valorisation artistique
Les arts gabonais, qu’ils soient traditionnels (sculptures Fang, masques Punu, tissages Nzebi) ou contemporains, trouveraient un écrin digne pour leur exposition et leur promotion, révélant la richesse créative du pays.
C. Sauvegarde des rites et traditions
Les pratiques rituelles, cérémonies initiatiques et traditions orales des différentes ethnies seraient documentées, préservées et transmises aux générations futures.
D. Mémoire des illustres figures historiques
Une galerie des personnalités remarquables avec des statues en cire grandeur nature honorerait les grands hommes et femmes de l’histoire gabonaise : les résistants héroïques comme MBOMBET, EMANE NTOLE, NYONDA MAKITA, les pionniers de la diaspora comme GASPARD YANGA (héros de la résistance afro-mexicaine d’origine gabonaise), les chefs traditionnels visionnaires comme RAPONTCHOMBO, GLASS, QUABEN, ainsi que les figures contemporaines qui ont marqué l’évolution du pays. Cette galerie permettrait aux visiteurs de découvrir ou redécouvrir ces destins exceptionnels qui illustrent la grandeur de l’âme gabonaise à travers les siècles.
E. Cohésion nationale
En célébrant conjointement l’histoire commune, la diversité artistique et les rites des cultures gabonaises (Fang, Punu, Nzebi, Myènè, etc.), le musée renforcerait l’unité dans la diversité et l’identité nationale.
F. Éducation et sensibilisation
Les jeunes Gabonais pourraient redécouvrir leurs racines historiques, artistiques et culturelles, souvent méconnues, et développer une fierté patrimoniale authentique.
II. AVANTAGES ÉCONOMIQUES
A. Développement du tourisme culturel
Le musée attirerait des visiteurs nationaux et internationaux passionnés d’histoire africaine, d’art traditionnel et contemporain, générant des revenus et créant des emplois dans l’hôtellerie, la restauration et l’artisanat.
B. Dynamisation des industries créatives
La salle de spectacles soutiendrait les artistes locaux, musiciens, danseurs et conteurs, stimulant la création artistique contemporaine tout en valorisant les expressions traditionnelles.
C. Développement de l’économie artistique
Le musée créerait un marché pour les œuvres d’art gabonaises, encourageant les artistes et artisans locaux, et positionnant le Gabon comme destination culturelle de référence.
D. Rayonnement international
Le Gabon gagnerait en visibilité culturelle sur la scène africaine et mondiale, renforçant son soft power et son attractivité diplomatique.
III. STRATÉGIE DE MISE EN ŒUVRE
A. Phase de conception
Commencer par une étude de faisabilité impliquant des historiens, anthropologues, muséologues, artistes et représentants des communautés traditionnelles pour définir les collections historiques, artistiques et rituelles ainsi que la programmation culturelle.
B. Collecte et documentation
Organiser des missions de terrain pour recueillir les témoignages historiques, répertorier les œuvres d’art dispersées, documenter les rites traditionnels et constituer un fonds documentaire exhaustif sur le patrimoine gabonais. Cette phase inclura également la recherche iconographique et historique pour la réalisation des statues en cire des personnalités historiques.
C. Mobilisation des ressources
Rechercher des financements auprès de l’État, d’organisations internationales comme l’UNESCO, de fondations privées et de partenaires de coopération culturelle. Envisager également des partenariats public-privé pour optimiser les ressources.
D. Partenariats stratégiques
Collaborer avec des musées africains expérimentés (comme le Musée National du Mali ou le Musée d’Art Contemporain de Dakar), des universités et des centres de recherche pour bénéficier d’expertise technique et muséographique.
E. Implication communautaire
Associer les détenteurs de savoirs traditionnels, les artistes et les communautés locales dès la conception pour garantir l’authenticité et l’acceptation du projet.
Ce type d’institution pourrait véritablement transformer le paysage culturel gabonais en créant un pont entre tradition et modernité, tout en servant de laboratoire d’innovation pour les arts et la culture contemporains.
IV. JOURNÉE NATIONALE DE L’HISTOIRE, DES RITES, ARTS ET CULTURES DU GABON
A. Justification et positionnement
L’instauration d’une journée nationale de l’histoire, des rites, arts et cultures du Gabon le 16 août de chaque année constituerait un complément idéal à cette initiative muséale. Cette date, positionnée stratégiquement avant la célébration de la fête de l’indépendance du 17 août, permettrait de préparer spirituellement et culturellement la nation à la commémoration de son indépendance.
B. Opportunités offertes
Cette journée nationale offrirait plusieurs opportunités. Elle sensibiliserait la population à l’importance du patrimoine culturel gabonais à travers des manifestations dans tout le pays. Elle mobiliserait les médias autour des questions culturelles et patrimoniales, créant une dynamique nationale de valorisation des traditions. Elle créerait une synergie avec les célébrations de l’indépendance en rappelant que la liberté politique doit s’accompagner d’une fierté culturelle assumée.
C. Activités proposées
Les activités de cette journée pourraient inclure des expositions temporaires sur l’histoire gabonaise dans les écoles et centres culturels, des expositions d’art traditionnel et contemporain, des spectacles de danses et musiques ancestrales, des conférences sur l’histoire des peuples du Gabon et leurs contributions artistiques, des ateliers d’artisanat traditionnel et de création contemporaine, des reconstitutions de rites et cérémonies traditionnelles, des émissions spéciales dédiées au patrimoine historique et artistique à la radio et à la télévision, et des cérémonies d’hommage aux figures historiques nationales.
D. Impact attendu
Cette journée nationale renforcerait l’impact du musée en créant un rendez-vous annuel de célébration et de transmission du patrimoine culturel gabonais, faisant du mois d’août une période dédiée à la redécouverte et à la célébration de l’identité nationale sous tous ses aspects.
Blanchard Paterne Andoume, essayiste