Libreville, le 30 septembre 2025* – Monsieur Franck NGUEMA, candidat aux élections législatives et locales, a tenu ce mardi une conférence de presse à son QG de campagne. L’ancien député élu du 2ᵉ arrondissement de la commune d’Akanda a dénoncé avec force ce qu’il considère comme une manipulation politique sans précédent, appelant les autorités compétentes à rétablir la justice électorale dans les plus brefs délais.
Au cœur de sa contestation : une double proclamation des résultats du siège unique d’Akanda, qu’il juge incohérente et frauduleuse. Alors qu’il était donné vainqueur au lendemain du 27 septembre 2025, avec une courte avance sur son adversaire Jean Gaspard Ntoutoume Ayi, une seconde annonce, a soudainement, comme par Toutatis inversé la tendance, le reléguant à la troisième place.
« Nous assistons à la plus grande manipulation politique de ce début de Ve République. C’est une véritable escroquerie électorale, sur fond de trafic d’influence d’un candidat en panique à l’idée de m’affronter une nouvelle fois, car je l’avais déjà battu en 2018 », a déclaré Franck NGUEMA.
Et d’ajouter :
« Sous des arguties de vertus démocratiques, se cache le vice et l’aveuglement d’un candidat qui veut choisir son adversaire, plus faible, pour espérer réaliser une ambition politique jusque-là inespérée. »
Avant de poursuivre :
« Hier, donneur de leçons de morale, aujourd’hui faisant ce qu’il décriait dans le passé, en position de pouvoir .»
Des résultats électoraux contradictoires
Dans sa démonstration, le président du CNCD a rappelé les chiffres officiels annoncés le dimanche 28 septembre : 879 voix (21,31 %) pour Franck NGUEMA, contre 870 voix (21,10 %) pour Ntoutoum Ayi. Mais dès le lundi 29 septembre, le Ministère de l’Intérieur publiait une nouvelle proclamation donnant cette fois en tête Pascal Franck Ndong Nze Ndong (1699 voix, 21,16 %), suivi de Ntoutoume Ayi (1622 voix, 21,16 %), reléguant NGUEMA en troisième position (1596 voix, 20,83 %).
L’ancien ministre a dénoncé un cafouillage orchestré, renforcé par la disparition soudaine des procès-verbaux de centralisation au siège de la commission d’arrondissement, constatée par huissier de justice.
Des preuves d’irrégularités
Devant la presse, Franck NGUEMA a exposé plusieurs irrégularités, preuves à l’appui :
CES Akanda/Angondjé Ntom (bureau n°3) : absence de mentions essentielles (inscrits, votants, enveloppes, bulletins nuls…).
CES Louis Bigman (bureau n°4) : 162 enveloppes retrouvées dans l’urne pour seulement 158 émargements, soit 4 votes de plus.
CES Avorobam (bureau n°7) : le PV indique 153 suffrages exprimés, alors que le total par listes en donne 156.
De telles incohérences, a-t-il rappelé, contreviennent à l’article 361 de la loi organique n°001/2025 portant code électoral, qui prévoit l’annulation de toute élection en cas de nombre d’enveloppes supérieur à celui des émargements.
Un classement corrigé
En confrontant ces irrégularités aux données officielles, Franck NGUEMA établit un classement corrigé :
1. Franck NGUEMA (CNCD) – 1489 voix (22,60 %)
2. Pascal Franck Ndong Nze Ndong (UDB)** – 1444 voix (21,90 %)
3. Jean Gaspard Ntoutoum Ayi (UN) – 1364 voix (20,70 %)
Ce rétablissement correspond, sans nuance aucune à l’injonction formulée le même jour par le président de l’Autorité de contrôle des élections et du référendum (ACER), Wenceslas Mamboudou, demandant la rectification immédiate de toutes les erreurs matérielles ayant affectés les résultats annoncés par le Ministre de l’intérieur, notamment pour le 2eme arrondissement d’Akanda ou toute autre circonscription du pays. Mots pour mots.
« Défendre la démocratie »
Franck NGUEMA a réaffirmé sa détermination à défendre la vérité des urnes, dénonçant une tentative d’exclure artificiellement sa candidature du second tour :
« Ce combat dépasse ma personne. Il s’agit de défendre la démocratie et de préserver la confiance des citoyens en nos institutions. »
Cette affaire, qui secoue déjà l’opinion, pourrait constituer un tournant décisif dans le scrutin à Akanda et poser, une fois de plus, la question cruciale de la transparence électorale au Gabon, de ses détracteurs et de leur impunicité. Doit-on encore y avoir droit dans la V eme République ? Une République née à cause de ces mêmes dérives, trafic d’influence et manipulations ?