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Le ROSCEVAC rejette la proposition de l’UE sur l’interdiction prématurée d’exploitation de l’Okoumé

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L’unoin européenne veut inscrire l’Okoumé dans la liste des essences menacées d’extinction. Donc interdire son exploitation.

Cette information a provoqué un levée de bouclier auprès de la société civile de la sous-région d’Afrique centrale. Le ROSCEVAC ( Réseau des organisations de la société civile pour l’économie verte en Afrique centrale) présidé par le Gabonais Nicaise Moulombi a pris position dans une lettre envoyée à l’institution européenne.

« Le Réseau des Organisations de la Société Civile pour l’Economie Verte (ROSCEVAC) fort de son
implication dans le suivi de la mise en œuvre des politiques publiques des secteurs forêt et bois des pays cités en général et de celles du Gabon en particulier, exprime sa profonde inquiétude de l’inscription éventuelle de Aucoumea klaineana à l’annexe II de la CITES dans un contexte d’incertitudes avérées pour les pays concernés.

Envisager la restriction de l’exploitation de cette espèce aura inéluctablement des conséquences néfastes sur les plans social et économique devant à terme aboutir à l’extinction de la filière industrielle du bois, avec des répercussions
négatives sur le PIB, les emplois, les recettes budgétaires des Etats et les exportations d’une part, et sur le plan environnemental à travers la diminution drastique de l’exploitation de l’Okoumé dans les quatre (4) pays qui perturberait
l’équilibre de la dynamique des écosystèmes suite aux efforts accrus sur les prélèvements des espèces de substitution peu
promues à ce jour d’autre part, » explique le ROSCEVAC.

En effet, l’exploitation de l’Okoumé a débuté à la fin des années 1890. Au Gabon, cette espèce encore
majoritairement présente demeure à ce jour celle dont la biographique est la mieux décrite en termes de taxonomie et description botanique, de biogéographie des populations, d’écologie, de dynamique de croissance et déterminisme, de
sylviculture, d’aménagement forestier, de marché du bois et de phytochimie. Ce constat est corroboré par les données
des inventaires multi-ressources (exploration, aménagement, exploitation) dans les concessions forestières.

Depuis l’évaluation de la liste rouge de l’UICN réalisée en 1998, liste rouge synonyme de boycott des bois tropicaux, classant l’Okoumé comme vulnérable et bien qu’étant la plus exploitée en Afrique centrale, d’autres faits
méritent d’être pris en compte dans ces quatre (4) pays.
Il s’agit notamment de la généralisation de l’application de l’aménagement durable des concessions forestières,la promotion de la certification forestière, l’interdiction d’exportation de grumes dans les pays de la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC) ayant occasionné une perte sèche de revenus aux Etats appliquant cette mesure d’une part, et la réalisation de certaines études thématiques sur la non extinction de
l’Okoumé et l’importance économique de l’Okoumé à l’horizon 2030 dans l’espace COMIFAC.

 » L’inscription éventuelle de
l’Aucoumea klaineana à l’annexe II de la CITES ne pourrait être vécue que comme une sanction de plus pour ces pays à économie peu diversifiée et donc fragile.

Le Réseau des Organisations de la Société Civile pour l’Economie Verte (ROSCEVAC) n’est donc pas
favorable à cette inscription prématurée et recommande en revanche que l’évaluation en cours de l’IUCN soit menée à son terme, que les principales conclusions de cette évaluation soient discutées avec les autorités de gestion CITES des quatre Etats d’une part, que soit également capitalisées les conclusions des études thématiques précitées, complétées par un financement UE d’un vaste programme de sylviculture de l’Okoumé dans les pays concernés », conclut le ROSCEVAC.

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