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Le coût élevé de la dot, un frein au mariage en Afrique

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Patrick est un jeune vivant à Kinshasa, la capitale de la République Démocratique du Congo. Agé de 35 ans, ce licencié en Economie aspire au mariage mais craint le coût élevé de la dot qui entrave son élan de rompre avec le célibat. AFRIK est allé à la rencontre de ce jeune évoluant dans le secteur informel par manque d’emploi.

Il est 8 heures à Kinshasa, la capitale de la République Démocratique du Congo. A notre arrivée à son domicile familial, Patrick ouvre et referme rapidement le grand portail de la parcelle. Visage rayonnant et sourire léger, le jeune entrepreneur nous accueille avec un verre de jus d’orange. Le courant passe bien entre lui et nous mais… L’homme à la barbe taillée ne se sent pas du tout à l’aise d’aborder le sujet relatif au processus de son mariage. « Euh…Il n’est pas aisé de parler du mariage surtout que le coût de la dot est un frein pour de nombreux jeunes en République Démocratique du Congo », lance-t-il tout en buvant à la tisane.

Entreprendre par manque d’emploi

C’est en 2014 que Patrick décroche son diplôme de licence (Bac+5) en Economie. Alors âgé de 28 ans, le jeune n’arrive pas à décrocher un emploi malgré ses efforts. Pour nouer les deux bouts du mois, il se lance dans le secteur formel et trace son chemin. « Cela fait sept ans que j’ai décroché mon diplôme. Par manque d’emploi, je me suis orienté dans l’entreprenariat. Je cultive des choux, des amarantes. Je suis aussi très actif dans la vente de fromages en provenance de Goma, dans l’Est du pays », indique-t-il avec nostalgie.

La crainte du coût élevé de la dot

En République Démocratique du Congo, finir les études et dépasser 30 ans fait penser à la vie conjugale pour de nombreux jeunes. Et Patrick n’est pas en reste. Depuis 2016, le jeune entrepreneur vit une relation amoureuse plutôt stable avec sa charmante compagne qu’il a connue à la faculté. Entre pression sociale et envie de fonder sa famille, l’élan de ce jeune fait face au coût de la dot qui dépasse ses revenus. « Je suis fier du chemin parcouru en tant qu’entrepreneur malgré qu’il est difficile d’amorcer en toute quiétude le processus du mariage », déclare l’homme dont la trentaine est révolue.

Dans la culture congolaise, la dot représente les biens que le garçon apporte à la famille de sa future épouse en vue d’obtenir sa main. Elle s’accompagne de pourparlers complexes entre les deux familles pour une entente sur le montant et la liste des biens à remettre en échange de la fille à épouser. « Je compte me marier mais je crains le montant élevé de la dot qui pourrait affecter mes économies »dit-il en souriant.

Dans plusieurs familles congolaises, le montant de la dot est fixé en fonction du niveau d’instruction de la fille. Si celle-ci a fait des études universitaires ou si elle est dans le monde professionnel, la somme pourrait être à coup sûr plus élevée, allant jusqu’à plus de 3 000 dollars américains. Pourtant, au-delà du taux élevé de chômage, sont à compter du bout des doigts, ces employés congolais qui perçoivent 500 dollars américains à la fin du mois. Cette situation retarde le mariage de certains alors qu’elle conduit d’autres à vivre dans le concubinage. « Le coût élevé de la dot retarde mon mariage. En 2019, j’ai amorcé les processus mais la famille de la fille a exigé 2700 dollars américains et plusieurs biens pour accompagner ma dot », indique-t-il sur un ton triste.

Afrik

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