Courrier des Journalistes – C’est la décision prise par la Haute Cour de ce pays vendredi, en rejetant l’action présentée par des associations de défense des droits des homosexuels
Ils en ont eu pour leur frais, ces activistes qui espéraient obtenir la décriminalisation de l’homosexualité. Les juges ont ainsi refusé d’abroger des lois qui existent depuis l’époque coloniale : « Nous estimons que les sections contestées du Code pénal ne sont pas inconstitutionnelles », a déclaré la juge Roselyne Aburili.
Contre l’ordre naturel
Les plaignants, qui estiment que ces dispositions de la loi violent leur droit à la dignité et entretient la haine contre eux ont requis, devant les membres de la cour, l’invalidation de deux sections du Code pénal, dont celle qui prévoit que quiconque a une « connaissance charnelle » qui irait « contre l’ordre naturel » risque 14 ans de prison. L’autre stipule qu’une peine allant jusqu’à cinq ans de prison quiconque s’adonne à des « pratiques indécentes entre hommes ».
La juge Aburili, à la tête d’un panel de trois juges, a considéré que même si les plaignants ne réclamaient pas le droit de se marier avec une personne du même sexe, l’abrogation des sections contestées du Code pénal entraînerait inévitablement la cohabitation de couples homosexuels selon des arrangements similaires au mariage et ouvrirait indirectement la porte à des unions entre personnes du même sexe.
Elle a en outre estimé que la question de l’homosexualité avait été évoquée au moment de la rédaction de la Constitution, approuvée par référendum en 2010 et que les Kényans n’avaient alors « pas jugé judicieux d’accorder le mariage entre personnes du même sexe ».
La juge a aussi noté que l’article 45 de la Constitution, portant sur la définition de la famille, stipule notamment que « chaque adulte a le droit de se marier avec une personne du sexe opposé ».
Avec l’agence de presse panafricaine