Accueil ACTUALITES Justine Judith Lekogo tape sur les leaders politiques

Justine Judith Lekogo tape sur les leaders politiques

PARTAGER

Au Gabon, les discours politiques se ressemblent souvent, mais l’origine de ceux qui les portent interroge. Lorsque certains militants issus du Parti Démocratique Gabonais (PDG), désormais regroupés au sein de l’Union  Démocratique de Bâtisseurs (UDB), crient à la « mascarade électorale », la formule prête à sourire. Car, paradoxalement, cette mascarade semble avoir été pensée et perfectionnée par ces mêmes acteurs lorsqu’ils œuvraient au sein du PDG.

Héritage d’un système verrouillé

Depuis les premières consultations électorales, rares sont les scrutins remportés par un pédégiste dans la transparence. Victoires arrangées, manipulations d’urnes et intimidations faisaient partie du paysage. L’UDB, composée en grande partie d’anciens cadres du PDG, n’a pas échappé à cette culture politique. Ses dirigeants actuels ont été formés à l’école de ces pratiques douteuses, et leurs méthodes trahissent encore cet héritage.

Officiellement, l’UDB dispose d’un président. Mais dans les faits, ce sont les anciens dignitaires du PDG qui tiennent les rênes, verrouillant les processus internes et marginalisant les nouveaux adhérents sans passé pédégiste.

Des rivalités fratricides

La désignation des candidats en interne illustre ce verrouillage : les postes sont distribués entre « anciens camarades », souvent au détriment des novices. Conséquence, sur le terrain électoral, les affrontements se résument bien souvent à des duels PDG contre ex-PDG. Le jeu politique devient alors une lutte entre ex-alliés, où l’emporte non pas le plus légitime, mais « le meilleur tricheur ».

Quelques figures nouvelles parviennent malgré tout à s’imposer, mais elles demeurent l’exception. Leur succès repose sur une vigilance extrême et la capacité à déjouer les manœuvres internes, dans un système pensé pour les écarter.

Une culture politique persistante

Ces rivalités ne relèvent pas seulement d’un affrontement partisan. Elles traduisent une culture politique marquée par l’intrigue, la manipulation et l’exclusion — autant de pratiques héritées du PDG et désormais recyclées dans l’UDB.

Le véritable problème n’est donc pas uniquement le PDG en tant qu’entité, mais un système globalement verrouillé par des acteurs politiques formés aux mêmes méthodes. En privilégiant la ruse à la transparence, la politique de coulisse à la sincérité, ils perpétuent un modèle qui empêche l’émergence d’une gouvernance réellement tournée vers le développement national.

LAISSER UN COMMENTAIRE