Accueil ACTUALITES Interview : Blanchard Andoume s’exprime sur la nomination de Pierre Alain Mounguengui...

Interview : Blanchard Andoume s’exprime sur la nomination de Pierre Alain Mounguengui à la CAF

PARTAGER

Dans les bureaux feutrés d’un hôtel de Libreville, nous avons rencontré Blanchard Andoume, figure incontournable dans le paysage du football gabonais. Connu pour ses analyses percutantes, il nous livre son regard sur la récente nomination de Pierre Alain Mounguengui à la vice-présidence de la Confédération Africaine de Football, un événement majeur pour le sport gabonais.

Monsieur Andoume, le président Pierre Alain Mounguengui vient d’accéder au prestigieux poste de vice-président de la CAF. Comment accueillez-vous cette nouvelle, vous qui êtes souvent critique envers la gestion fédérale au Gabon ?

Je tiens à clarifier un point important : la critique, dans son essence, n’est pas systématiquement négative. Elle peut être constructive et constituer un moteur de progrès. Mon approche n’a jamais été d’être un opposant systématique aux actions de la FEGAFOOT.

Ce qui est frappant, c’est cette tendance sélective dans la perception de mes interventions. On retient facilement mes positions sur l’élimination regrettable du Gabon au CHAN ou mes inquiétudes face aux contre-performances des sélections féminines, souvent victimes d’un manque criant d’organisation et de préparation adéquate.

Paradoxalement, mes félicitations sincères lors de la qualification historique des Panthères pour la CAN marocaine ou mes encouragements constants durant les éliminatoires du Mondial, où je maintiens que le Gabon possède de réelles chances, semblent s’évaporer des mémoires.

La critique, lorsqu’elle est formulée avec justesse et discernement, offre cette pluralité de perspectives indispensable à toute institution désireuse d’évoluer. Elle représente un miroir parfois inconfortable, mais nécessaire pour progresser.

Revenons plus précisément à cette nomination de Pierre Alain Mounguengui à la CAF…

Cette nomination représente bien plus qu’une simple promotion individuelle. C’est un moment véritablement historique pour notre football national. Je suis sincèrement heureux pour Pierre Alain, dont je reconnais le parcours remarquable et la persévérance qui l’ont conduit jusqu’à ce poste stratégique.

Le Gabon accède ainsi à une visibilité continentale exceptionnelle. C’est comme si notre nation obtenait enfin un siège à la table des décideurs du football africain. Imaginez l’impact potentiel sur notre développement sportif !

Mes félicitations s’adressent naturellement à Pierre Alain, mais également – et j’insiste sur ce point souvent négligé – à cette constellation d’acteurs discrets qui ont œuvré dans l’ombre pour rendre cette nomination possible. Ces collaborateurs anonymes méritent également notre reconnaissance.

Pour l’avenir, mes espoirs sont grands. J’attends de cette position stratégique qu’elle permette d’insuffler une nouvelle dynamique au football continental, notamment en matière de gouvernance et de développement des infrastructures. Plus spécifiquement pour le Gabon, cette présence au cœur de la CAF devrait faciliter l’accès à des programmes de formation d’excellence pour nos jeunes talents, créer des passerelles vers les grands clubs africains et européens, et catalyser la modernisation de nos installations sportives.

Je souhaite que Pierre Alain saisisse cette opportunité unique pour devenir un véritable ambassadeur de l’innovation dans le football africain tout en servant de levier de transformation pour notre écosystème sportif national. Cette double mission, continentale et nationale, représente un défi immense, mais également une chance historique que nous devons collectivement saisir.

Votre récente prise de position médiatique concernant la réforme du vote fédéral a généré un écho particulièrement favorable. Envisagez-vous de concrétiser ces idées en présentant votre candidature ?

Ma démarche s’inscrit dans une réflexion profonde sur les mécanismes démocratiques qui régissent notre football. L’idée fondamentale est de repenser le système électoral pour le rendre véritablement représentatif de l’ensemble des parties prenantes.

Aujourd’hui, des acteurs essentiels de notre football – je pense notamment aux représentants des joueurs, aux formateurs de jeunes talents, aux spécialistes médicaux du sport – demeurent en marge du processus décisionnel, alors même que les orientations adoptées affectent directement leur quotidien et leur avenir.

Ma proposition vise à construire un modèle plus inclusif, où chaque composante de l’écosystème footballistique gabonais puisse faire entendre sa voix. C’est une approche qui pourrait transformer radicalement la gouvernance de notre sport en favorisant l’émergence d’une intelligence collective.

Je ne fais qu’articuler publiquement des préoccupations partagées silencieusement par une majorité d’acteurs. C’est souvent le rôle ingrat mais nécessaire de celui qui ose briser le silence consensuel. »

Vous semblez éviter la question concernant une éventuelle candidature...

Mon attention et mon énergie sont actuellement mobilisées sur d’autres projets prioritaires qui occupent pleinement mon quotidien. Une candidature à la présidence de la FEGAFOOT exigerait un engagement total que je ne suis pas en mesure d’offrir dans l’immédiat, malgré mon attachement profond au développement du football gabonais.

LAISSER UN COMMENTAIRE