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Le Doctorat : un levier de transformation, pas un simple emploi

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Le jeudi 20 février 2025, le Collectif des docteurs PhD au chômage a organisé une manifestation pacifique devant le ministère de l’Enseignement supérieur à Yaoundé ( Cameroun ),pour dénoncer le trucage dans les recrutements universitaires et leur situation de chômage prolongée. Récemment à Libreville, un collectif de plus de 200 jeunes Docteurs au chômage a fait également entendre sa voix via une lettre adressée au Président Oligui Nguema.

Cette situation soulève de nombreuses réactions dont celle du Député Justine Judith Lekogo que nous oublions ici :

« J’ai pris connaissance avec beaucoup d’intérêt de l’adresse récemment formulée par le collectif des deux cents docteurs gabonais à l’endroit du Président de la République.

Cette démarche, légitime dans son essence, traduit le désir de nombreux titulaires de doctorat d’intégrer la fonction publique nationale. Je tiens d’abord à saluer le mérite et la rigueur intellectuelle que représente un tel accomplissement académique. Néanmoins, il me semble indispensable de rappeler, avec toute la fraternité républicaine qui sied, que le doctorat ne saurait se réduire à un simple sésame vers un emploi administratif.

Être docteur, c’est bien davantage : c’est être producteur de savoir, éclaireur de conscience, porteur de solutions, et acteur du progrès. La vocation première du docteur est d’innover, de penser l’impensé, de bâtir l’avenir à la lumière de la science et de la réflexion critique. Si l’État, en raison de contraintes structurelles évidentes, ne peut absorber l’ensemble des diplômés au sein de la fonction publique, cela ne signifie nullement que vos compétences sont sans utilité pour la nation. Bien au contraire.

Le Gabon a urgemment besoin de talents capables de créer des ponts entre le savoir et l’action. Il a besoin de centres de recherche dynamiques, d’initiatives entrepreneuriales ambitieuses, de start-ups audacieuses, de laboratoires d’idées, de structures éducatives innovantes. En un mot : de bâtisseurs. Si notre seule aspiration en tant qu’intellectuels est de décrocher un emploi public, alors nous passons à côté de notre responsabilité historique.

Je vous invite donc, avec tout le respect que je vous dois, à envisager votre avenir non comme une attente, mais comme une mission. Ne soyez pas simplement en quête d’un poste ; soyez les architectes du Gabon de demain. Le savoir que vous portez est un levier puissant : mettez-le au service du réel, par l’action, l’engagement, et la création. C’est ainsi que l’intellectuel affirme sa véritable grandeur.

Avec considération et espérance en notre intelligence collective. »

Justine Judith Lekogo

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