Un grand pas a été franchi aujourd’hui vers un meilleur accès à l’énergie électrique, des produits électriques et électroniques plus sûrs et, plus généralement, de meilleures conditions en faveur du développement économique avec l’ouverture officielle du Centre régional pour l’Afrique de la Commission électrotechnique internationale (IEC-AFRC).
La cérémonie d’ouverture officielle s’est tenue à Nairobi, au Kenya, le lundi 2 novembre 2015, en présence de hauts fonctionnaires du Kenya, du vice-président de l’IEC, du secrétaire général de l’IEC, d’experts du secteur, de membres de l’IEC et de pays affiliés.
Accès à l’énergie
Le lien entre énergie et réduction de la pauvreté est bien établi. L’électricité permet d’étudier après la tombée de la nuit, de réfrigérer la nourriture et les médicaments, mais aussi d’alimenter des millions d’appareils, de moteurs électriques et de pompes dans les hôpitaux, l’industrie et l’agriculture. Un approvisionnement fiable en électricité améliore les services de base comme les soins de santé et améliore l’accès à l’eau potable, à une alimentation plus sûre, à l’informatique ou à la recharge des téléphones portables. C’est grâce à l’électricité que les entreprises peuvent fabriquer de meilleurs produits et que les particuliers ont un plus grand potentiel d’augmenter leurs revenus.
En septembre, les Nations unies ont adopté un ensemble d’objectifs de développement durable (ODD) visant à « mettre fin à la pauvreté sous toutes ses formes » d’ici 2030. Les Nations unies ont reconnu l’énergie comme la pierre angulaire : « Il s’agit de l’ODD le plus important pour l’Afrique », a déclaré Akinwumi Adesina, président de la Banque africaine de développement.
« Le travail de l’IEC étaye directement l’ODD 7, qui ambitionne de combler le fossé énergétique et de garantir à tous l’accès à des services énergétiques abordables, durables, fiables et modernes. L’énergie est la clé du développement économique dans tous les pays africains, a affirmé Frans Vreeswijk, secrétaire général et DG de l’IEC. Aujourd’hui, seulement 24 % de la population des pays subsahariens bénéficie d’un accès fiable à l’énergie électrique. L’IEC, grâce à son Centre régional pour l’Afrique, est là pour apporter la base technique et aider tous les pays africains à mettre en place un accès universel à une énergie électrique durable plus rapidement. »
Innovation et égalité de traitement
En tant que point focal régional pour l’Afrique, le Centre régional pour l’Afrique de l’IEC proposera des formations et un accompagnement pour aider les pays de cette région à adopter et utiliser les Normes internationales et des Systèmes d’évaluation de la conformité de l’IEC. Il collaborera étroitement avec la Commission électrotechnique africaine de normalisation (AFSEC) pour promouvoir la participation et la contribution au travail de l’IEC. Ce Centre sera dirigé conjointement par Evah Oduor, une Kenyane bien connue, qui possède un savoir-faire et une expertise étendus dans le domaine de la normalisation et qui est coordinatrice de l’IEC pour l’Afrique depuis 2008, et François Yapo Ahoti qui rejoint l’IEC après avoir travaillé à l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (ONUDI) où il occupait le poste de conseiller technique en chef pour la normalisation et la qualité.
L’Afrique, partie intégrante de la plateforme mondiale
Grâce à la plateforme mondiale de l’IEC, des milliers d’experts du monde entier contribuent au déploiement à grande échelle de nouvelles technologies électriques, électroniques et liées aux énergies renouvelables, notamment les mini-réseaux et micro-réseaux* dans les pays en voie de développement. Parmi les travaux de l’IEC, citons la production d’énergie renouvelable à partir du vent, de la mer et du soleil, pour une utilisation tant hors réseau qu’en réseau. Ce travail permet l’adoption et l’utilisation à grande échelle de technologies connexes.
L’IEC est partenaire du programme « Énergie durable pour tous » des Nations unies. Elle fournit, par exemple, un ensemble de Spécifications techniques focalisées sur l’accès à l’énergie hors réseau et, en particulier, à des produits solaires Pico utilisables hors réseau comme des lanternes solaires ou de petits modules solaires. Dans ce contexte, l’IEC fournit les méthodes standardisées pour tester et vérifier le rendement lumineux et d’autres mesures de qualité, qui permettront au final d’instaurer la confiance avec les consommateurs et de contribuer à l’adoption généralisée de ces technologies.
* Les mini-réseaux, de petits groupes de charges et de générateurs reliés les uns aux autres, représentent une manière innovante d’alimenter des communautés rurales ou isolées. Il n’est pas rare de trouver des micro-réseaux dont plus de 50 % de la charge électrique est alimentée par une production renouvelable.
Malick Kane Avec APO