Dans un paysage politique souvent dominé par l’ego et la quête de postes, il est des figures dont la grandeur tient moins à l’accumulation des mandats qu’à la capacité , rare et précieuse, de promouvoir et d’accompagner les autres.
Saturnin Odouma, leader politique du département de Djouori Agnili, Bongoville, incarne aujourd’hui cet idéal. Face à des décisions de son parti qui l’ont écarté des listes de candidatures internes, tant pour l’Assemblée nationale que pour le Sénat, il a choisi la dignité de l’action et la générosité du soutien : au lieu de se replier ou de fomenter des rancœurs, il a placé son énergie au service d’un objectif plus vaste et plus durable : faire monter des femmes aux postes de responsabilité.
Le résultat est remarquable : députée, sénatrice, maire et présidente du conseil départemental sont aujourd’hui des femmes, toutes soutenues, de près ou de loin, par son engagement.
Un leadership qui refuse la défaite personnelle pour préférer la victoire collective
Le premier mérite de M. Odouma est d’avoir transformé une déception personnelle en moteur collectif. Recalé par son parti pour la candidature aux législatives internes, il n’a pas réagi par la rancœur mais par la lucidité politique. Il a accompagné Mme Armelle Yembi Yembi, candidate impsee par le parti qu’il a soutenu lors du deuxième tour via ses efforts de mobilisation.
Elle a remporté le siège de députée. Quand, par la suite, sa propre aspiration au Sénat fut également écartée , la décision du parti de ne pas présenter de candidat dans le département favorisant d’autres intérêts , il n’a pas cédé à l’amertume : il a de nouveau investi son capital politique pour soutenir une candidate indépendante qui avait fait preuve de solidarité.
Cette candidate est devenue sénatrice. Par la même démarche, il a appuyé Mme Rosalie kouna pour la mairie de Bongoville, et s’est engagé en faveur de la composition féminine du conseil départemental.
Cette chaîne d’actions illustre un principe fondamental du leadership responsable : la capacité à penser au-delà de son propre mandat. Là où beaucoup mesurent la réussite au titre que l’on porte, M. Odouma a mesuré la réussite à l’impact durable sur la représentation et la gouvernance locale.
Le choix stratégique et éthique de la promotion féminine
Au-delà de l’anecdote personnelle, l’engagement de M. Odouma s’inscrit dans une démarche éthique et stratégique. Éthique, parce qu’il s’agit d’un acte de justice politique : reconnaître, soutenir et déléguer la place aux femmes dans des fonctions clefs. Stratégique, car la parité et la diversité renforcent la légitimité des institutions locales, enrichissent la prise de décision et rapprochent davantage la gouvernance des réalités de la population.
En soutenant des femmes aux différentes strates du pouvoir local parlement, sénat, municipalité, et conseil départemental, M. Odouma a contribué à établir un écosystème politique où la représentation féminine n’est pas un ornement, mais une dynamique structurelle.
Son comportement prouve qu’un leader efficace sait identifier et promouvoir des talents, même (et surtout) lorsque ces talents ne lui ressemblent pas.
Un exemple pour la classe politique et la société civile
Le parcours que décrit Bongoville est un modèle. Il montre que la résistance aux exclusions partisanes peut se traduire par des solidarités transversales qui renforcent la démocratie locale. Pour les partis politiques, c’est un rappel : l’intérêt général et la cohésion sociale priment sur les querelles de personnes. Pour la société civile et les citoyen·ne·s, c’est une invitation à reconnaître et à célébrer ceux qui, par humilité et vision, oeuvrent au bien commun.
M. Saturnin Odouma démontre que le leadership se traduit par trois actes simples — mais exigeants — que tous les dirigeants devraient s’efforcer d’actualiser : résilience (ne pas se laisser abattre), générosité (donner sa voix et son appui), et lucidité stratégique (favoriser les talents qui servent la collectivité). Ces actes, mis bout à bout, produisent des transformations concrètes : à Bongoville, le pouvoir local est aujourd’hui, en grande partie, porté par des femmes — une avancée qui témoigne autant de la qualité de ces élues que de l’intelligence politique de celles et ceux qui les ont soutenues.
Conclusion : célébrer un leadership qui élève
Féliciter M. Saturnin Oduma ne revient pas à produire une louange creuse : c’est reconnaître le mérite d’un comportement politique rarissime — faire primer l’avenir du territoire sur les victoires personnelles. À une époque où la défiance envers les responsables publics grandit, son attitude est un modèle qu’il convient de porter à l’attention du public. Bongoville, par ses quatre femmes aux commandes, illustre ce que peut produire un leadership généreux : une gouvernance plus inclusive, plus représentative et, par conséquent, plus forte.
Puissent d’autres leaders s’inspirer de cet exemple non pour réciter une leçon, mais pour répéter l’acte : soutenir les talents, ouvrir la scène, faire place aux autres. Voilà sans doute l’un des meilleurs héritages qu’un homme politique puisse laisser à sa communauté.






