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Endettement massif en 2025 : quels risques pour la stabilité économique du Gabon ?

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En vue du financement des investissements et de la relance de l’économie, le gouvernement gabonais envisage en 2025, de faire recours aux emprunts massifs.

Selon une note de la Direction générale de la dette du Gabon, « le plafond des nouvelles signatures se situerait à 902 milliards de fcfa répartis entre 470 milliards de FCFA au titre des nouveaux engagements extérieurs et 432 milliards de FCFA pour les emprunts intérieurs.

Pour le Député de la Transition, Justine Judith Lekogo,  » cette stratégie adoptée par l’État gabonais en 2025, consistant à recourir massivement aux financements pour soutenir les grands projets initiés par le Gouvernement de la Transition comporte plusieurs risques à court, moyen et long terme. Ces risques méritent une attention particulière en raison de leur potentiel impact sur la soutenabilité de la dette publique et la stabilité économique du pays.

À court terme, l’un des principaux risques réside dans la pression immédiate sur les finances publiques. L’accroissement des emprunts, tant intérieurs qu’extérieurs, pourrait aggraver le service de la dette, qui était déjà estimé à 1633,4 milliards de FCFA en 2024.

Cette situation pourrait entraîner une insuffisance de liquidités, rendant plus difficile le financement des autres priorités budgétaires, notamment la santé, l’éducation et les infrastructures sociales.

Par ailleurs, les conditions de certains emprunts régionaux, avec des taux d’intérêt supérieurs aux cibles stratégiques, augmentent le risque de coûts de financement plus élevés, ce qui pourrait nuire à la gestion de la dette à court terme.

À moyen terme, l’inquiétude principale réside dans l’efficacité de l’utilisation des fonds empruntés. Si les projets financés par ces emprunts ne génèrent pas de retours économiques ou sociaux tangibles, le pays pourrait se retrouver avec une dette importante sans valeur ajoutée suffisante pour justifier l’endettement. Cela risquerait de compromettre la capacité du Gabon à honorer ses obligations financières futures, notamment les remboursements des prêts. En outre, la concentration sur le financement par emprunt intérieur pourrait entraîner un déséquilibre dans l’économie, en restreignant les ressources disponibles pour le secteur privé ou en créant une pression excessive sur le marché financier local.

À long terme, le plus grand danger réside dans l’accumulation de dettes non productives, susceptibles de compromettre la stabilité économique du Gabon. Si les projets financés par ces emprunts ne créent pas des sources de revenus suffisantes, le pays pourrait se retrouver dans une spirale de dettes insoutenables. Cela entraînerait une dépendance accrue aux créanciers, avec des conséquences potentielles sur la souveraineté économique du pays. Le risque de dégradation de la notation financière du Gabon pourrait également se matérialiser, entraînant des conditions de financement encore plus défavorables à l’avenir.

En somme, bien que le recours à l’endettement puisse constituer une réponse nécessaire aux besoins urgents de financement pour des projets à fort impact, cette décision implique des risques considérables. La vigilance s’impose sur la sélection des projets, leur rentabilité, ainsi que sur la gestion rigoureuse des fonds empruntés afin d’éviter que les efforts actuels ne se transforment en fardeau pour les générations futures. »

Justine Judith Lekogo
Députée de la Transition.

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