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Reconfinement du Grand Libreville : Raymond Ndong Sima tance le gouvernement

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Annoncé par le discours du président de la république, le train de mesures rendu public par le gouvernement est en sérieux déphasage avec le vécu quotidien des populations urbaines comme rurales et une occasion de reprendre la main les lieux de culte.

Point n’est besoin dans une telle configuration de préjugés défavorables. Les conséquences des mesures annoncées comme le montrait dès samedi soir la situation au carrefour des charbonnages sont si édifiantes qu’on ne peut que se demander si l’objectif visé n’est pas une révolte de la population qui justifierait un autre tour de vis dans les restrictions des libertés individuelles.

Le nombre des cas de maladie augmente annonce-t-on. Comment cette maladie s’accélère-t-elle ? Quels en sont les principaux foyers ? N’est-il pas plus pertinent de circonscrire le confinement aux zones où l’emballement de la maladie est observé ?

Le confinement dans ce grand Libreville dont les températures sont alourdies par une humidité constante revient à immobiliser une partie de la population dans des espaces d’habitation étroits, souvent insalubres que la liberté de circuler aidait à supporter. Il s’agit donc d’une pression additionnelle sur une population exsangue, quasi Ko debout, qui a déjà du mal à joindre les deux bouts.

Si beaucoup sont depuis longtemps réduits à 2 repas par jour ; si d’autres au chômage n’ont aucune source de revenu ; avec quoi les uns et les autres vont-ils payer les masques (vendus 500 fcfa pièce en pharmacie) qui, recommande-t-on, doivent être changés après 4 heures d’utilisation. Et ces masques, protègent-ils vraiment ceux qui voyagent à bord ou à l’arrière de véhicules non climatisés, dans la poussière ?

L’aggravation de la maladie ne devrait-elle pas être un argument en lui-même suffisant parce que attentatoire à la santé publique, pour rendre les tests gratuits. Or, on réduit la durée de validité des tests. Ce qui signifie qu’on sollicite encore plus intensément les porte-monnaies de ceux qui sont obligés de se rendre auprès de leurs familles de l’intérieur du pays où nul ne va faire du tourisme.

Ah, j’oubliais, on a choisi le plus simple : confiner 4 villes  qui concentrent presque la moitié de la population du pays et ainsi interdire les déplacements vers les autres provinces. Mais alors qui ira porter assistance aux parents (souvent vieux) encore sur place en l’absence de maisons de retraite ou bien avons nous déjà décidé qu’ils n’ont plus à être assistés et n’ont qu’à se laisser mourir ? Qui y enterrera ces morts ?

En Occident, où on cultive depuis très longtemps l’individualisme, de plus en plus de voix s’élèvent pour critiquer le cynisme qui fait mourir les malades dans l’isolement. C’est cette voie que nous choisissons d’interdire la visite des malades. N’est-ce pas le moyen le plus sûr d’accélérer leur mort et une forme de non assistance à personne en danger. Qui soignera les traumatismes qui en résulteront ?

Pourquoi d’ailleurs les psychologues et les psychiatres sont-ils silencieux ? où est leur conscience professionnelle et ne devraient-ils pas être ceux qui tirent la sonnette d’alarme sur les conséquences à venir de ces abandons sur ceux et celles qui resteront en vie ?

Rayond Ndong Sima

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