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Russie : au moins 600 opposants arrêtés

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Les autorités semblent cette fois déterminées à tuer dans l’œuf le mouvement de contestation, l’un des plus importants de ces dernières années.

Les samedis se suivent et se ressemblent pour l’opposition au Kremlin. Les autorités russes ont fait monter d’un cran la pression en réprimant samedi une nouvelle manifestation pour des élections libres à Moscou et en lançant une enquête pour « blanchiment » contre l’organisation du principal opposant à Vladimir Poutine.

Dimanche 4 août, la France « condamne les interpellations », de manifestants d’opposition ainsi que « l’usage manifestement excessif de la force qui les a entourées », a indiqué le ministère français des Affaires étrangères. Dans un communiqué, un porte-parole du ministère indique que Paris « rappelle son attachement      à la liberté d’expression dans toutes ses composantes, y compris celle de manifester      pacifiquement et de participer à des élections libres et transparentes. »

Selon l’ONG OVD-Info, spécialisée dans le suivi des arrestations, et la police, quelque 600 personnes, dont des journalistes, ont été interpellées lors de cette manifestation non autorisée, qui réclamait l’ouverture des élections locales du 8 septembre aux candidats de l’opposition.

1 400 arrestations le week-end dernier

Ces arrestations font suite à une autre action de protestation réprimée le week-end dernier, qui s’est soldée par près de 1 400 arrestations. Du jamais-vu depuis le retour en 2012 au Kremlin du président Vladimir Poutine, qui ne commente qu’à de très rares occasions les actions de l’opposition.

Les autorités semblent cette fois déterminées à tuer dans l’œuf le mouvement de contestation, l’un des plus importants de ces dernières années. L’opposition a pourtant relativement peu mobilisé samedi, réunissant environ un millier de personnes dans le centre de Moscou sous une pluie fine et sous la surveillance d’un important dispositif de policiers et de soldats de la garde nationale.

Les leaders emprisonnés

La manifestation se déroule sans leader puisque la quasi-totalité des meneurs de la contestation ont été emprisonnés depuis les protestations du week-end dernier. Dernière opposante d’envergure encore en liberté, Lioubov Sobol, une avocate de 31 ans, a été interpellée quelques minutes avant le début de la manifestation.

« Les autorités font tout ce qu’elles peuvent pour essayer d’intimider l’opposition, pour s’assurer que les gens ne sortent pas dans la rue pour protester pacifiquement », a-t-elle déclaré avant son arrestation. En grève de la faim depuis trois semaines, elle a jusqu’ici échappé à la prison du fait qu’elle a un enfant en bas âge.

L’organisation de Navalny visée

Resserrant l’étau autour du principal opposant au Kremlin, Alexeï Navalny, la justice russe a annoncé samedi l’ouverture d’une enquête pour « blanchiment » contre son organisation, le Fonds de lutte contre la corruption, à l’origine de nombreuses enquêtes sur le train de vie et les combines des élites.

Dans sa dernière enquête diffusée jeudi, Alexeï Navalny a accusé l’adjointe du maire de Moscou Natalia Sergounina d’avoir détourné des milliards de roubles d’argent public dans la gestion du parc immobilier de la mairie. Absent des dernières manifestations, Alexeï Navalny purge actuellement une peine de 30 jours de prison. Hospitalisé le week-end dernier pour une « grave réaction allergique » avant d’être renvoyé en cellule, il a saisi la justice pour un possible « empoisonnement ».

Source : AFP et le Point Afrique

Photo Le Monde

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