D’abord, les points positifs : le succès contre le Nigeria a permis aux Françaises de boucler la phase de poules avec trois victoires en trois matchs, une première historique, et de terminer en tête, ce qui devrait leur permettre, en théorie, d’affronter une équipe moins cotée (un troisième de groupe). Contrat rempli, donc.
Maintenant, les choses qui fâchent : face à une équipe du Nigeria qui ne fait pas partie des favoris, loin s’en faut, et que la France avait battu en amical en avril 2018 sur le score de 8–0, cette petite victoire acquise sur le tard grâce à un penalty de Wendie Renard, tiré et raté puis retiré pour défaut de positionnement de la gardienne, n’a rien de très glorieux.
La première période, notamment, a ressemblé à un remake du France – Danemark du Mondial masculin de l’année dernière (0–0). Pour ceux qui s’en souviennent, pas besoin d’en dire plus : les quelque 29 000 spectateurs du Roazhon Park n’ont eu aucune occasion à se mettre sous la dent, si ce n’est une tête de Gauvin largement au dessus (15e). Des joueuses statiques, des passes téléphonées, du déchet technique, face à un adversaire qui se contentait de défendre : on imagine que Corinne Diacre, qui s’est définie ironiquement comme « Mère fouettarde », a dû souffler dans les bronches de ses joueuses à la pause.
Renard, héroïne en deux temps
En tout cas, les Bleues sont revenues des vestiaires transfigurées : sous l’impulsion d’une Viviane Asseyi épatante (voir ci-contre), aussi bien côté gauche que côté droit après l’entrée de Le Sommer et de Diani à l’heure de jeu, l’équipe de France s’est procurée bien plus d’occasions en 15 minutes que durant les 45 premières : en vrac, une reprise de Cascarino dans le petit filet (53e), une tête de Renard à côté (56e), un tir dévissé de Thiney, pourtant en excellente position (56e) et un centre fort d’Asseyi manqué de justesse par Thiney, encore (59e).
Mais la réussite ne souriait pas aux Bleues, qui devront régler ce problème avant d’affronter des équipes d’un tout autre calibre à partir des huitièmes de finale. Et c’est finalement d’une décision arbitrale qu’est venue le salut, comme contre la Norvège. D’une double décision arbitrale, même : suite à un contact entre Asseyi et Ebere, Melissa Borjas a d’abord désigné le point de penalty et adressé un rouge à la Nigériane, après avoir consulté la VAR. Un tir expédié sur le poteau par Wendie Renard (76e).
Mais ce n’était pas fini : l’arbitre hondurienne a de nouveau consulté la vidéo et a donné le penalty à retirer, estimant que la gardienne Nnadozie n’avait pas les deux pieds sur sa ligne au moment de la frappe. Cette fois, la chance a fini par sourire à Renard, qui après un but contre son camp face à la Norvège et un penalty manqué, s’est rachetée en ouvrant le score d’un tir puissant (1–0, 77e).
Anéanties par cette décision sévère et à 10 contre 11, les Nigérianes n’ont pas montré grand chose par la suite et les Bleues auraient pu alourdir l’addition, mais Nnadozie a sorti une très belle parade devant Le Sommer (89e). Il leur faudra attendre les matchs des autres groupes avant de savoir si elles feront partie des quatre meilleures troisièmes conviées pour les huitièmes de finale.
Viviane Asseyi, la franco-gabonaise crève l’écran
Les deux Bordelaises de l’effectif étaient titulaires ce lundi : Charlotte Bilbault, qui rejoindra la Gironde après le Mondial, et Viviane Asseyi, qui fait déjà le bonheur des Marine et Blanc depuis la saison dernière. Cette dernière a crevé l’écran pour sa première titularisation en Coupe du monde. Seule joueuse à surnager, sur l’aile gauche de l’attaque, en première période, elle a souvent déstabilisé les défenseuses par son coup de rein et ses crochets.
En seconde période, avec des coéquipières un peu plus en jambes autour d’elle, la Girondine a été replacée à droite, et elle est passée à deux doigts de la passe décisive, mais Thiney était trop courte (66e). Elle a finalement été déterminante en obtenant le penalty de la victoire, au duel dans la surface avec Ebere (77e). Elle a gagné des points dans son duel avec Cascarino et Diani pour une place de titulaire sur l’aile.
Avec theworldnews.net/fr