Isia Lucrecia, a su s’imposer dans un sport d’hommes. Issue d’une famille modeste, la joueuse de la province de la Nyanga se souvient de sa visibilité lors du tournoi des jeux de L’OGSSU 2014, où elle est entrée dans l’histoire du football de la région. Depuis lors elle rêve d’une longue carrière.
Libéro dans l’équipe du Sud Munadji 76 qui opère dans la ligue de la Nyanga, Isia Lucrecia 19 ans insiste surtout sur son plaisir de jouer au football : « J’ai commencé avec le football dès l’âge de 8 ans dans les quartiers avec des amis et les jeunes garçons de ma génération car ça me plaisait, tout simplement, et je veux encore continuer ce sport pour aider mon pays. J’ai toujours entendu que c’est difficile d’y accéder mais je crois que c’est pour bientôt car le Gabon doit écrire son histoire. Pour l’instant je dois encore progresser le plus loin possible ».
Évoluant jusque là dans une équipe mixte de son quartier Isia Lucrecia a su s’imposer auprès des garçons rapidement et ses prestations régulières ne viendront certainement pas remettre en cause sa suprématie au poste d’ultime rempart avant le goal. Elle est vite repérée par les responsables de son lycée pour renforcer l’équipe aux jeux de L’OGSSU 2014. La jeune footballeuse reste reconnaissante envers ce tournoi inter-établissement qui lui a permis d’être coptée par un club amateur de la ville, Munadji 76. Le football était avant tout une passion pour l’adolescente. Ses deux parents sont un grand soutien à sa carrière, un geste rare ou presque inexistant que de voir des géniteurs épauler l’enfant fille au football au Gabon.
Née à Tchibanga le 10 avril 2000, la petite Isia Lucrecia grandit dans sa ville natale avec ses parents. Elle est élève en classe de terminale A2 au lycée Nazaire Boulingui de Tchibanga. Faute de moyens et structures d’encadrement de football dans ce coin reculé du pays, c’est dans la rue qu’elle a acquis les valeurs fondamentales du football lui ayant permis d’être là. Dès 8 ans la petite provinciale se débrouille pour un foot de rue avec des amis partout où il y a une portion de terrain ou cours d’habitation. Mais c’est en 2015 qu’elle a commencé “pour de vrai“ à faire du football intégrant un club local et faire partie de la sélection de sa province et elle y est depuis 4 ans.
Cependant, la petite cache en elle un amour plus fort pour les siens. J’ai passé d’excellentes années dans ce club et cette ville. Ici tout le monde me connaît et même bien. D’ailleurs, »j’ai beaucoup évolué grâce à mes entraîneurs, au public qui n’a cessé de croire en moi au club. L’idée de quitter bientôt ma province après l’obtention de mon baccalauréat me fait énormément peur, ce public aussi magnifique j’ai des frissons de partout » nous confie -t-elle.
Le football, une passion qui “reste un loisir“
Le stade Dialogue de Tchibanga qui découvre en 2015, une gamine de 15 ans dans l’effectif de la Nyanga, lors de la 3ème édition du tournoi n’a pas un regard insistant sur l’enfant puisqu’elle avait quitté le championnat féminin sur une note moins ahurissante. Mais sa prestation avait déjà fait des premières impressions au staff dirigeant 2015. Un beau parcours sportif, il est vrai, mais pas sans travail et sans volonté car elle part s’entraîner deux soirs par semaine, plus les matchs du week-end, sans oublier le calendrier scolaire.
À 19 ans seulement elle assume la responsabilité de capitaine et a encore emballé le public du stade Dialogue de Tchibanga lors de ses deux dernières sorties avec Munadji 76 de la Nyanga. Elle vient de recevoir des ovations d’un public monté en nombre. C’est à 15 ans que l’adolescente avait joué l’édition 2015. Elle est un élément de grande importance car sa polyvalence sur le terrain est une aide de prestige. Elle a parfois évolué avec les siens au poste de stoppeur, milieu défensif, milieu offensif en bonne capitaine de l’équipe. La présidente de la commission du football féminin de la fédération gabonaise de football après une belle initiative de sa tournée en France dénicher des talents pour la solidité de la sélection féminine, devrait en principe bénéficier d’un soutien pour le tour du Gabon et décrocher ces doublures importantes.
Une administration réciproque lie le club et la footballeuse qui déclare »je peux donner le meilleur de moi-même. C’est ma maison ici je me sens appréciée et je suis heureuse c’est une grande étape de ma vie. J’attends avec impatience jouer face à la présélection nationale, c’est important pour moi et mes coéquipières.
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