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Les réformes fiscales et la numérisation essentielles au développement du continent

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L’Afrique doit numériser ses économies, élargir sa base fiscale, empêcher la détérioration de ses recettes fiscales et l’augmentation de sa dette, et viser un taux de croissance à deux chiffres pour atteindre les Objectifs de développement durable de l’ONU d’ici à 2030, ainsi que les objectifs de l’Agenda 2063 de l’ONU, selon le Rapport économique sur l’Afrique 2019, publié ce samedi 23 mars à la Conférence des ministres.

Cette année, le Rapport économique sur l’Afrique, publication phare de la Commission économique pour l’Afrique des Nations unies (CEA) est axé sur la politique fiscale. Les recettes de l’État sont insuffisantes pour financer le développement, regrette la CEA.

« Le rapport identifie plusieurs moyens de financer son développement accéléré grâce à la hausse des recettes fiscales », a expliqué Vera Songwe, secrétaire exécutive de la CEA, lors du lancement. « Il aborde également le rôle clé que joue la politique fiscale pour attirer les investissements et permettre une politique sociale, notamment le soutien aux petites et moyennes entreprises dirigées par des jeunes et des femmes. »

Rappelant que nous sommes à dix ans de la date butoir de la réalisation des ODD (Objectifs de développement durable), elle a ajouté : « Les pays africains continuent de rechercher les politiques à adopter pour accélérer la réalisation des ODD. Pour beaucoup de pays, le financement demeure le principal obstacle, le deuxième étant la mise en œuvre des capacités. »

Le rapport analyse et met en lumière les défis et opportunités. Il recommande également des réformes macroéconomiques globales destinées à renforcer la résilience du système financier, en mettant l’accent sur la nécessité pour l’Afrique de passer à une croissance à deux chiffres d’ici à 2030, et de stimuler les investissements, actuellement à 25 % du PIB.

Alors que la croissance économique en Afrique demeure modérée, à 3,2 % en 2018 – à la faveur « d’une solide croissance mondiale, une augmentation modérée du prix des matières premières et des conditions nationales favorables », le rapport insiste sur le fait que l’Afrique doit faire plus, et trouver un juste équilibre entre l’augmentation des revenus et l’incitation aux investissements, afin de stimuler la croissance.

Dans certaines des plus grandes économies d’Afrique – Afrique du Sud, Angola et Nigeria –, souligne le rapport, la croissance est plus forte mais reste dépendante du prix des matières premières. L’Afrique de l’Est est la région qui connaît la plus forte croissance, à 6,1 % en 2017 et 6,2 % en 2018, tandis que l’Afrique de l’Ouest a affiché un taux de croissance de 3,2 % en 2018 contre 2,4 % en 2017. Les économies d’Afrique centrale, du Nord et australe ont connu une croissance plus lente qu’en 2017.

D’autre part, le rapport souligne que la dette demeure élevée en Afrique, les pays africains ayant emprunté davantage pour diminuer la pression fiscale liée à la baisse des flux de revenus, depuis l’effondrement du prix des matières premières en 2014.

Le rapport estime que les pays africains peuvent accroître les recettes de l’État de 12% à 20 % en adoptant un cadre politique qui renforcera la collecte des recettes, notamment grâce à la numérisation des économies africaines – celle-ci pouvant accroître la mobilisation des recettes de 6 %.

« La numérisation peut élargir la base fiscale en permettant d’identifier les contribuables et en les aidant à respecter leurs obligations fiscales. En améliorant les déclarations d’imposition et la gestion des impôts, elle donne à l’État la possibilité de mobiliser davantage de recettes. Les systèmes d’identification numérique apportent des gains d’efficacité qui pourraient économiser aux contribuables et à l’État jusqu’à 50 milliards de dollars par an d’ici à 2020. »

 

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