La décision était attendue. Guillaume Soro a rendu sa démission le vendredi 8 février de son poste à la tête de l’Assemblée nationale ivoirienne, à l’issue d’une brève session extraordinaire qu’il avait convoquée. La fin d’un suspense qui a tenu en haleine de nombreux Ivoiriens.
« À cet instant précis, je rends ma démission du poste de président de l’Assemblée nationale », a déclaré le 8 février Guillaume Soro, du haut de la tribune de l’Assemblée nationale, d’un ton grave et solennel. Dans un discours bref, il est revenu sur les circonstances de cette démission qui était attendue depuis quelques jours, suite à son refus d’adhérer au Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP du président Alassane Ouattara).
« J’ai eu plusieurs rencontres avec le président de la République » au cours du mois de janvier, a expliqué Guillaume Soro. « Il a été question de mon positionnement idéologique par rapport au RHDP », a-t-il précisé.
« J’étais face à un dilemme »
« J’étais face à un dilemme. Trahir mes convictions, donc sauver un poste confortable, ou descendre de mon piédestal et rendre ma démission de mes fonctions, afin de pouvoir me regarder dans une glace », a encore expliqué l’ex-chef de la rébellion des Forces nouvelles.
C’est sous les applaudissements, y compris de la part de députés membres de la mouvance présidentielle, que les parlementaires ont accompagné leur ex-président, qui a aussitôt quitté l’Assemblée nationale. De fait, il avait déjà vidé ses bureaux et s’était déjà préparé à quitter ses fonctions.
Candidat en 2020 ?
Guillaume Soro n’a pas dévoilé ses futures ambitions, mais de nombreuses fuites provenant de son entourage font état de sa volonté de se porter candidat à la présidentielle de 2020. Ces derniers mois, ses relations entre le président Alassane Ouattara – son ancien mentor – et lui se sont considérablement dégradées, alors qu’il se rapprochait davantage d’Henri Konan Bédié, président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI, ex-allié du Rassemblement des républicains – RDR, parti présidentiel). Ce dernier a lui aussi rompu avec Ouattara et a engagé son parti dans l’opposition.
Source : Jeune Afrique